Une statue veille sur les clients tandis que le patron dort. Pas sûr, que la sieste soit le meilleur argument de vente. Mais pour une fois que le chiffre d'affaire n'est pas le premier moteur, louons le sommeil du pucier.
J'ai dans la tête un désordre d'enfance, une révolte de ce temps où les choses étaient encore à une échelle où l'on prétend avoir toute emprise sur elle.
Dans cet appartement, il y avait une belle cohérence du désordre. Savoir accumuler un chaos d'objets qui finissent par donner une âme au lieu et non simplement un agglomérat de laisser-aller, est un don. Preuve qu'il n'est pas obligatoire de se trouver débordé par l'avalanche des strates du quotidien...
Année passée, temps présent, lointain souvenir, sous quel prétexte se retrouvent des instants sous la loupe. Le bilan est un jeu brûlant pour qui s'y prête.
Ils sont tous réunis, comme une assemblée païenne, bravant le froid et les ombres de l'année écoulée. A minuit, au loin, s'allume la Tour Eiffel, signe que ben voilà. Ensuite rien ne change. Manque le feu d'artifice, l'espoir de voir s'embraser la capitale. Seules les baguettes d'étincelles allumées par les plus prévoyants créent un vague élan festif. Face à nos rituels difformes, reste l'appel de la boisson, un peu d'alcool parera l'année nouvelle de charmes inédits.