6 juil. 2012

Maurice a la Frite

Au coeur des villages du nord, le matin, les friteries font grise mine. Le soir, elles sont pôle d'attraction. Dès 17 heures, un système lance l'allumage automatique des néons. Ils clignotent gaiement de manière à rappeler aux futurs clients l'aubaine que représente cette baraque de peu, plantée au milieu du village. Dès 19 heures, Maurice, ou un avatar truculent, lève le volet central et les stores latéraux. L'huile chauffe, tandis que s'arrêtent les premières voitures. Les patates jetées dans l'huile crépitent. Maurice se couchera tard, vers minuit trente ou une heure du matin, une fricandelle, un peu plus de ketchup ou alors une sauce cocktail. Quand l'enseigne de la baraque s'éteint, la vie du village se meurt. En apparence.

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