29 oct. 2012

Les Naufragés

Une nuit de grand vent a jeté sur le bitume les parures mordorées des arbres du quartier. En amas de mille ou alors isolée, les naufragées s'abîment. Elles dessinent sur le sol de nouveaux continents et quelques éphémères atolls. Un courant d'air glacé anime ce désordre qu'une balayeuse motorisée viendra effacer dans un vacarme assourdissant le lendemain à l'aube. La ville ne s'aiment pas ainsi envahie. Elle se veut propre, noire, sécurisante. Elle se préfère nue, affichant plus volontiers les rides de son asphalte craquelé que cet habit de saison.

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