16 nov. 2012

Inaccessibles Rivages

Il est des terres que l'on ne trouve pas sur les atlas et dont seuls les jours d'automne révèlent les fragiles lignes côtières. Pour accéder à ces rivages, il faut lever les yeux au ciel et se laisser emporter par des vaisseaux imaginaires. Cette baie rouge sang qui semble à l'abri des courants, serait un précieux refuge. L'air doit y être doux, les habitants paisibles et qui sait si parfois quelqu'un crie dans les rues de cette prétendue colonie.

S'il existait un tel endroit à l'abri des désordres, des tumultes et des déceptions, l'homme serait parvenu à créer sur cette planète un brin de perfection. Mais en quelques jours, le rythme des saisons se charge de briser ces lignes séduisantes. Les feuilles au sol sont les ruines poignantes d'un éphémère havre de beauté. Leur présence, sur le trottoir, avec leur lustre perdu, nous invite à ne pas lever la tête vers ce qui demeurera jusqu'au printemps le champ de ruine de nos périlleuses illusions.

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