Un cochon de lait peut nourrir douze personnes et ce, après seulement 12 semaines de vie. 
A force de passer là, on ne voit plus rien de ce que l'on devrait percevoir. 
Comme tous les bienheureux crédules, je me suis précipité afin de dénicher l'endroit où l'arc en ciel trouvait son origine... Evidemment le phénomène s'était effacé avant que je ne parvienne à localiser le pot d'or. Seule demeure cette photo... De toute évidence, il faudrait creuser... disons... sous l'OMC... Amusant...
Certains rêvent de jardins féériques, on se demande à quoi bon, pourtant voilà un espace au coeur de Genève qui nous conduit au delà, au delà des sombres réalités.
Au pied d'un arbre coupé, jetez négligemment quelques graines d'images dans l'espoir de voir pousser de nouveaux rêves. Essayez d'éviter les clichés exotiques qui poussent mal sous nos latitudes. Préférez les horizons dégagés, les couleurs bien tranchées. Sont aussi acceptées les copies de tableau pour un arbre musée révélant au fil des saisons l'histoire de l'art. 
Bien loin de la vieille enfumée, en novembre, Genève joue à la nuit tombée avec des jupons de brouillard. Sous ceux-ci, se cachent toujours les mêmes petites misères, mais la densité de ce rideau de gouttes atténue l'invraisemblance de nos existences.
Logiciel intelligent qui prétend reconnaître vos proches, déceler les visages, débusquer les sourires. Logiciel intégré vous invitant à nommer vos plus doux souvenirs, à donner une localisation géographique aux images oubliées. Logiciel astucieux qui classe, ordonne, défriche votre propre histoire; ordonner c'est déjà donner du sens. Logiciel indiscret qui déterre, confronte, juxtapose et provoque des abus de mémoire. Logiciel imparfait qui confond, mélange et finit par avouer qu'il ignore jusqu'aux prénoms des saints. Juste un logiciel.
Eté de la Saint Martin, il y a encore des terrasses et des oiseaux pour y prendre le café. Le soleil donne. Les corneilles convoitent le sandwich que je mange au parc. Tout est incertain sous le regard des oiseaux noirs. 
Sur le canal de l'automne, les colverts sillonnent entre les feuilles. Certains matins, des tombées jaunes dorées changent les trottoirs en patinoires colorées, l'inconvénient tient au risque de chute, car à l'oeil, l'essai est très probant. 
Il pleut, il se peut qu'ils pleurent, ils ont peur des chiffonniers de la capitale. 
En trois jours, il a fallu sortir successivement le pull, la casquette, l'écharpe. Demain, les moufles si la bise souffle encore. On dort mieux quand il fait froid. On dort mieux quand on n'a pas trop de choses en tête. Ceux qui ne dorment pas, finissent par afficher cette mine étrange choisie par une boutique de la place pour vanter ses couvre-chefs. Je ne sais si le visage irréel de ces mannequins incite le chaland à s'acheter un galurin... Avec sa subite violence, le froid reste la seule motivation...
Le rouge monte aux joues du lapin de fête... Décoration de Pâques, recyclées en octobre dans les vitrines d'un grand magasin. Où est le lièvre de mars ? Pourquoi les moutons populistes l'emportent-ils, plutôt que la ménagerie improbable de nos différences ? A la radio française ce matin, ils se foutaient des genevois : morveux racistes d'une république nantie. A quel moment doit-on estimer que le choix d'un lieu de vie déteint sur nos corps ? En octobre les lapins sont rouges ferrari et bien des genevois devraient être rouges de honte.
Ce soir là, tous les livres sont partis, les livres neufs, les livres lus, les livres annotés. 
Fatigué d'attendre dans la salle des pas perdus que daignent enfin sortir les parlementaires qu'il fallait entendre ce jour là, je me suis rendu entre les deux chambres pour soulager un besoin des plus urgents.
Des chats, des chiens, des oies blanches, ici s'établit une sorte de bestiaire citadin, de ces animaux que l'on croise ou que l'on invente. Après, il y a tous ceux que l'on ne peut photographier comme la fouine qui file à l'approche du vélo, mais qui vit juste là, à côté de nous. Il y a les rats qui plongent dans l'arve quand vous vous promenez le long des rives ou sous les ponts... Il y a les chauves souris qui entament leur bal à la nuit tombée. Bref, bien des animaux de la ville sont presque invisibles. J'espère pourtant photographier un jour le renard de Nyon, croisé plusieurs fois en pleine nuit. 
192 pays sur terre, autant de fêtes nationales... 
Ce papillon de nuit, égaré en plein jour, s'était affublé des couleurs du canton dans lequel il vivait. Voilà un papillon coquet qui en avait marre des couleurs moroses de ses comparses nocturnes.
Fin d'été, les écorces du platanes tombent sur la terrasse, révélant de nouveaux motifs sur ces branches familières. Chaque saison repousse les limites de l'ancien dessein. Chaque cycle de croissance permet à l'arbre d'inscrire de nouvelles couleurs, de nouveaux artifices. 
Les objectifs sont flous, mais de toute évidence la rue monte et tout en haut il fait un peu plus clair... Ce n'est qu'une illusion, mais qu'importe.
J'ai rêvé d'une image de moi qui n'existe pas. La sensation est étrange. 
On l'ignore, mais les poissons aussi souffrent parfois de surmenage. Les yeux cernés, ils remontent le courant pour retrouver leur maison... Mais bon, est-ce que les poissons ont vraiment conscience du courant ? Ou est-ce que l'eau est pour eux, ce que l'air est pour nous ? Les poissons appréhendent-ils le fort courant comme nous craignons les tornades ? 
Les araignées ne devraient pas inspirer tant d'antipathie. L'autre jour, quelqu'un s'est demandé s'il y avait dans ce lieu un élevage. Les toiles contenant des cadavres d'insectes embobinées s'accumulaient en effet au dessus de sa tête. Et les reines de ce monde du plafond menaient un joyeux bal tandis que se jetaient dans leurs pièges gluants, tous les insectes nocturnes, les moustiques nuisibles et autres fantaisistes volants. 
Certains aiment les carrosses, d'autres les chaises à bras. Ce chat là, a traversé la ville en caddy à commission. Intrigant les passants, curieux de savoir ce qui se cachait là, sous cette couche de ruban adhésif censée empêcher toute évasion... Un rat, un furet ? Nul ne pensait au chat. 
- Comment se rendre à l'évidence sans chien ? dit l'aveugle assis sur le bord du trottoir. 
Pour cette fête nationale, la migros vendait comme chaque année des girouettes patriotiques. L'UDC de son côté, publie une chronique en pleine page de tous les quotidiens nationaux. Si la girouette coûte 2 francs comptant, la campagne publicitaire doit peser cher dans les finances de ce parti populiste. Environ 40'000 francs suisses l'annonce, multiplié par le nombre de titres choisis... Ces gens payent très chers pour éditer leur propagande et pour nous soumettre leurs "réflexions". Cependant, la malice des temps n'est pas où le croit ce monsieur, la malice des temps, c'est l'absence de transparence sur le financement des partis.
L'héliotrope représente par rapport au soleil un amoureux transi...
Il paraît qu'on ne peut plus visiter l'île de Pâques. Trop de touristes ont voulu voir de leurs yeux ces sculptures gigantesques. Maintenant, c'est un privilège que d'invoquer ces Dieux. 
Faire des photos de vacances depuis son canapé. Hier soir, j'ai vu passer une traîne d'orage éclairée par le feu des enfers. Des nuages qui ressemblent à des poussières d'étoile, une galaxie en devenir.
Combien coûte une journée de travail ? Combien coûte une idée ? Combien coûte une ambition ? Ces questions peuvent aussi se formuler autrement... Combien rapportent une journée, une idée, des ambitions ? Et quand on a vraiment les moyens, la valeur des choses n'a-t-elle plus aucune importance ?
Les courants d'air claquent les portes et les fenêtres. Tombent sur le balcon, les corolles flétries du laurier rose d'Augusta. Selon la légende, la bouture de cette plante vient de la tombe de Gérard Philippe à Ramatuelle. Cette origine précieuse n'a pas de réel impact de nos jours. Le plus souvent on me demande : "C'est qui Gérard Philippe ?"
Malgré la chaleur tropicale, s'agiter encore et encore, pour que cesse la peur des piqûres de Tarentule, pour que se dilue le venin, pour que se mettent en place les couleurs du monde. 
Le photographe de province célèbre mariages et anniversaires, communions et autres cérémonies. Pour vous donner envie, le photographe de province affiche votre trombinette dans sa vitrine, le long de la nationale. Le photographe de province emmène les jeunes mariés dans le parc pour mettre en scène leur bonheur. Le photographe de province vient de suivre un stage photoshop, et n'hésite pas à utiliser ce programme. Le photographe de province semble prospère malgré tout... Pour les amateurs, je garde par-devers moi, d'autres exemples de sa créativité ainsi que l'adresse de la boutique. 
Quand une nouvelle ville s'offre à vous, même si l'idée peut sembler farfelue, il faut en faire le tour... Et le tour de Vichy fut fait... L'Allier chargée d'alluvions, le jardin de la meuf à Napoléon, les thermes gratuits, l'eau qui pue et le centre ville avec son élevage de vieux en stabulation libre. 
Photo de Piu, le chien, prise à Vichy le 13 juin 09. 
On l'ignore bien sûr, mais on se rencontre tous au bord de l'abîme. 
Je viens de boire un verre de vichy celestin... Dans la salle des sources, une barrière délimite la zone accessible aux seuls curistes... C'est la cour des miracles. Malheureusement à cette heure de l'après midi, aucun miracle ne se produit. Les malades sont dans le parc, où s'est installé un théâtre de guignol... Outre les souffreteux, une maison de retraite a répandu ses ouailles sur les chaises devant le rideau rouge... Pas un enfant ne pépie à l'horizon, les vieux s'endorment tranquilles en attendant le spectacle... 
Les expressions françaises marchent très bien sur internet, il y a toujours quelqu'un qui veut savoir ce que signifie "tirer le diable par la queue", ou "chahuter les capucines", un petit google et hop advienne que pourra. Alors on pourrait se lancer dans des explications fantaisistes pour troubler l'ordre des choses... Dans ce monde là, pousser mémé dans les orties rappellerait que qui s'y frotte s'y pique et vice versa... 
Un long mois sans Blog.... C'est dire si j'ai pu engranger des images sans avoir le temps de les glisser ici... La roue tourne, et vaille que vaille on profite de la vue quand on est tout en haut. Sinon... à quoi bon...
Enlevez vos perruques et vos colifichets, le Roi est nu, comme prévu. 
Chaque jour éclatent des coutures. Et on se retrouve là, sur la brèche, à se dire que l'asphalte n'est pas aussi lisse que prévu, à sentir la rugosité des bas côtés. On est secoué, on pense à ralentir, on pense à réfléchir, on panse tout simplement les premières plaies. 
Selon Wikipedia : "par comparaison au rock (musicalement plus radical, fréquemment moins politiquement correct dans ses textes), la Pop est plus consensuelle. Les artistes pop sont en général moins provocateurs."
Penser à documenter ce qui ne l'est pas. Le Tapis roulant du supermarché et les commissions de l'homme qui vous précède. Chaque caddie raconte son histoire... Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
Ainsi se présentaient autrefois les reliquaires dans les églises ou les cathédrales, dans les lieux saints où venaient en pèlerinage ceux qui avaient le devoir de croire. 
