26 oct. 2009

Il se peut

Il pleut, il se peut qu'ils pleurent, ils ont peur des chiffonniers de la capitale.
Mais les cathédrales gothiques avec leurs contreforts leur rappellent que le squelette se tient parfois à l'extérieur du corps. Ainsi la force de l'édifice élancé et fragile se cache dans les jardins où les gargouilles se décomposent aux acides des pluies amères. Sous ces regards monstrueux éborgnés par la vigueur des averses, ils apprennent malgré eux à être eux même.

22 oct. 2009

une hirondelle



Le méli mélo des ingrédients de ce corps juché sur une bicyclette a le charme d'un crime imparfait. Actuellement je ne parviens plus à lire, même les polars. Je m'efforce pourtant de poursuivre la lecture entamée. Mais l'histoire m'échappe à force de n'en toucher qu'un fragment trop sommaire, soir après soir, nuit après nuit. Je ne sais s'il s'agit d'un mal dû à ce livre précisément ou d'une faiblesse plus profonde. Les seules fois où je parviens à dépasser les quelques lignes, c'est au petit matin, quand l'angoisse du lendemain m'occupe. Alors je dévore... Mais comme c'est une parenthèse au milieu des rêves, la lecture est fantomatique et n'inscrit rien au creux de mon âme.

15 oct. 2009

Chapeau !

En trois jours, il a fallu sortir successivement le pull, la casquette, l'écharpe. Demain, les moufles si la bise souffle encore. On dort mieux quand il fait froid. On dort mieux quand on n'a pas trop de choses en tête. Ceux qui ne dorment pas, finissent par afficher cette mine étrange choisie par une boutique de la place pour vanter ses couvre-chefs. Je ne sais si le visage irréel de ces mannequins incite le chaland à s'acheter un galurin... Avec sa subite violence, le froid reste la seule motivation...

12 oct. 2009

Le Rouge Ferrari

Le rouge monte aux joues du lapin de fête... Décoration de Pâques, recyclées en octobre dans les vitrines d'un grand magasin. Où est le lièvre de mars ? Pourquoi les moutons populistes l'emportent-ils, plutôt que la ménagerie improbable de nos différences ? A la radio française ce matin, ils se foutaient des genevois : morveux racistes d'une république nantie. A quel moment doit-on estimer que le choix d'un lieu de vie déteint sur nos corps ? En octobre les lapins sont rouges ferrari et bien des genevois devraient être rouges de honte.

10 oct. 2009

Des livres ouverts

Ce soir là, tous les livres sont partis, les livres neufs, les livres lus, les livres annotés.
Nous avons parlés d'autres livres que nous avions lus, aimés, dont nous avions déjà parlé.
Garder la distance cependant, car tout à coup, cette confrontation vous ramène à la timidité.
Pourquoi ce livre là, pourquoi des images aussi évidentes... Quand parviendrons nous à les partager? Existent elles ailleurs que dans notre ressenti... Avons nous vraiment la même manière de les désirer ? Etrange monde des mots et des images. Etrange attente enfin révélée.


1 oct. 2009

Un pissoir Fédéral

Fatigué d'attendre dans la salle des pas perdus que daignent enfin sortir les parlementaires qu'il fallait entendre ce jour là, je me suis rendu entre les deux chambres pour soulager un besoin des plus urgents.

Et imaginant que tous les gaillards de la politique étaient préoccupés par leurs débats, j'ai osé sortir mon appareil pour immortaliser l'endroit.

Pissotière design, sol mat, murs brillants, séparation opaque à 80%... Ainsi vivent les parlementaires Suisses.

Et ceci n'est pas un commentaire politique.

27 sept. 2009

Chasse urbaine

Des chats, des chiens, des oies blanches, ici s'établit une sorte de bestiaire citadin, de ces animaux que l'on croise ou que l'on invente. Après, il y a tous ceux que l'on ne peut photographier comme la fouine qui file à l'approche du vélo, mais qui vit juste là, à côté de nous. Il y a les rats qui plongent dans l'arve quand vous vous promenez le long des rives ou sous les ponts... Il y a les chauves souris qui entament leur bal à la nuit tombée. Bref, bien des animaux de la ville sont presque invisibles. J'espère pourtant photographier un jour le renard de Nyon, croisé plusieurs fois en pleine nuit.

En attendant, j'ai vécu un face à face rare dans les rues basses avec un sanglier, enfin, sa tête empaillée par la boucherie du coin. L'empailleur a eu souci de rendre bien apparentes les canines de l'animal, veillant à lui donner cet air sauvage. En lisant attentivement un article de wikipedia, on apprend que le sanglier de mauvais poil, claque volontiers des dents. on dit alors qu'il casse la noisette.

La prochaine que quelqu'un s'énerve en face de vous, dîtes lui simplement... "bon tu arrêtes de casser la noisette maintenant ! ou je te kill avec ma 28 grains bien chargée. (le meilleur moyen de tuer un sanglier de 100 kilos à 100 mètres... selon un chasseur internaute...)

20 sept. 2009

Une fête nationale

192 pays sur terre, autant de fêtes nationales...
Pas grand chose à ajouter... c'est la fête.

14 sept. 2009

La mite locale

Ce papillon de nuit, égaré en plein jour, s'était affublé des couleurs du canton dans lequel il vivait. Voilà un papillon coquet qui en avait marre des couleurs moroses de ses comparses nocturnes.
Un effort notable... mais la nuit, tous les chats sont gris... et les mites aussi.

7 sept. 2009

Les stigmates du platane

Fin d'été, les écorces du platanes tombent sur la terrasse, révélant de nouveaux motifs sur ces branches familières. Chaque saison repousse les limites de l'ancien dessein. Chaque cycle de croissance permet à l'arbre d'inscrire de nouvelles couleurs, de nouveaux artifices.

Les défis du présent, en négatif, s'inscrivent à la surface de la branche.

Peut-on déchiffrer ces blessures ? Peut-on apprécier ces disparitions ?

Le bois se tanne, mais certaines couches seront visibles encore longtemps. Les bouts d'écorce tombent ou demeurent racornis, en équilibre, comme les maux utiles de la beauté croissante.

Soyez comme les platanes, portez avec élégances les traces de vos amours déçues.






3 sept. 2009

30 août 2009

Les objectifs

Les objectifs sont flous, mais de toute évidence la rue monte et tout en haut il fait un peu plus clair... Ce n'est qu'une illusion, mais qu'importe.

26 août 2009

La nonne et les souliers vernis



Pour le blogueur un peu dilettante, les trains du matin offrent une foultitude de choses croustillantes à observer. En face de vous, s'installe une nonne pure sucre, comme on en voit plus trop, surtout dans les cantons protestants. Toute emballée dans sa robe de toile grise, portant le voile blanc et affichant le visage mutin d'une môme de 25 ans, le contraste est saisissant, contraste entre l'âge et l'habit, entre notre époque et cette tradition.
Tout de suite, elle s'isole dans son monde sans chercher à croiser un regard. A côté de ses gros doigts de pieds crasseux sortant de birkenstok, viennent briller les escarpins vernis d'une inconnue, qui malgré l'éclat de ses atours ne suscite aucune question.


23 août 2009

Le rêve

J'ai rêvé d'une image de moi qui n'existe pas. La sensation est étrange.
Ne prendra-t-on jamais cette photo ? existera-t-elle un jour ? Rien n'est moins sûr...
Mais pour une fois que j'étais bien en photo...

22 août 2009

Sous l'eau

On l'ignore, mais les poissons aussi souffrent parfois de surmenage. Les yeux cernés, ils remontent le courant pour retrouver leur maison... Mais bon, est-ce que les poissons ont vraiment conscience du courant ? Ou est-ce que l'eau est pour eux, ce que l'air est pour nous ? Les poissons appréhendent-ils le fort courant comme nous craignons les tornades ?
Au fond, on sait si peu de choses sur les poissons...

16 août 2009

La Rue des Bouchers

Les araignées ne devraient pas inspirer tant d'antipathie. L'autre jour, quelqu'un s'est demandé s'il y avait dans ce lieu un élevage. Les toiles contenant des cadavres d'insectes embobinées s'accumulaient en effet au dessus de sa tête. Et les reines de ce monde du plafond menaient un joyeux bal tandis que se jetaient dans leurs pièges gluants, tous les insectes nocturnes, les moustiques nuisibles et autres fantaisistes volants.  

Je ne touche pas à ces toiles, car je ne crains pas les funambules. Elles ne me font pas peur et épurent avec sang froid l'appartement de bien des présences nuisibles. 

8 août 2009

Dans le sac

Certains aiment les carrosses, d'autres les chaises à bras. Ce chat là, a traversé la ville en caddy à commission. Intrigant les passants, curieux de savoir ce qui se cachait là, sous cette couche de ruban adhésif censée empêcher toute évasion... Un rat, un furet ? Nul ne pensait au chat.

Et pourtant... Quand nous fûmes arrivés à bon port, il lui fallut un certain temps pour oser sortir de son curieux équipage. Traumatisé ? Non, le greffier a vite repris ses habitudes.




2 août 2009

L'aveugle

- Comment se rendre à l'évidence sans chien ? dit l'aveugle assis sur le bord du trottoir.
- Si mon chien est de plâtre, comment voulez-vous que je m'y retrouve dans le temps, dans l'espace et dans les émotions ?
- Mon compagnon ne m'est plus d'aucune aide et je n'ose plus bouger.
- Dois-je attendre pour l'éternité ? Car à l'instant, mes efforts semblent vains. J'ai beau scruter les détails, regarder en moi même, là où je ne regarde jamais, l'évidence ne s'impose pas à moi. Ma pensée est embrouillée, chiffonnée, le chemin confus...
- J'ai perdu la vue. J'ai perdu le flair. Je suis sur le bord de ma vie pour l'éternité.

1 août 2009

La malice des temps

Pour cette fête nationale, la migros vendait comme chaque année des girouettes patriotiques. L'UDC de son côté, publie une chronique en pleine page de tous les quotidiens nationaux. Si la girouette coûte 2 francs comptant, la campagne publicitaire doit peser cher dans les finances de ce parti populiste. Environ 40'000 francs suisses l'annonce, multiplié par le nombre de titres choisis... Ces gens payent très chers pour éditer leur propagande et pour nous soumettre leurs "réflexions". Cependant, la malice des temps n'est pas où le croit ce monsieur, la malice des temps, c'est l'absence de transparence sur le financement des partis.


28 juil. 2009

L'héliotrope

L'héliotrope représente par rapport au soleil un amoureux transi...
L'huile de tournesol est une excellente base comme huile de massage. C'est une huile dite sèche... Elle pénètre rapidement l'épiderme et ne laisse pas de sensation de gras après application.
La disposition des graines de tournesol a été longuement étudiée par les biologistes. Ces spirales phillotaxiques parfaites ont intrigué les savants, cherchant à comprendre pourquoi et comment la nature pouvait produire une géométrie aussi parfaite. En hiver, les cristaux de glace suscitent la même admiration géométrique.
Aucun commentaire sur l'abeilles surprise en plein vol au dessus du soleil.