30 mars 2008

Laduree


Si j'étais un bec à miel, j'aurais sans doute déjà dévalisé la boutique. Mais je suis un bec à sel... Aussi, je ne connaissais pas les macarons Ladurée... Au fond, je les ai trouvé bons, merci. Mais ce qui m'a le plus amusé, c'est le retour de la botte version Jacques Demy. (voir plus bas) Nous sommes à nouveau dans le bon décors. Ceux qui connaissent les rubans et les emballages de ces macarons seront immédiatement convaincus. Les autres n'ont qu'à imaginer un épanchement pastel sur fond de boiserie et une mascarade de pâtisseries aux couleurs non moins discrètes... et voici que surgit la botte cloutée, accompagnée cette fois de la robe brodée et des chiens chiens, deux petits machins, sans doute habitués aux tapis rouges et aux pages de Galas, car ils tenaient absolument à venir me lécher l'objectif. Si les vendeuses m'ont trouvé un peu étrange, Madame bottes cloutées a feint de m'ignorer tandis qu'elle ajoutait trois macarons à la framboise à son assortiment.

Ps : personne n'a pensé à lancer un mouvement pour interdire les chouchous jaunes pour Yorkshire ?

27 mars 2008

26 mars 2008

Repérage - Lost&Found 2


Le triptyque du Rhin sous la pluie.
A l'origine il s'agit d'une seule image, mais ainsi découpée elle raconte déjà tant de choses.
Elle raconte le pare brise couvert de gouttes de pluie.
Elle raconte le groupe de cygnes qui jacassent dans leur coin.
Elle raconte le cygne solitaire, le caliméro, qui aurait bien envie mais qui n'ose pas.
Elle raconte le danger qui rode à tout instant pour l'automobiliste qui se risquerait sur cette rampe pavée.

Mais à elle seule, la signalétique des ponts et chaussées est surprenante.
Un panneau triangulaire similaire avec un cerf galopant dessiné en son coeur, signifie attention des cerfs peuvent passer par là. Un panneau triangulaire similaire avec des bout de caillou tombant du ciel, signifie attention la montagne va vous tomber sur la gueule...
Donc ce panneau doit signifier quelque chose comme attention des voitures peuvent plonger dans le Rhin à tout moment... Lieu de baignade pour véhicule à moteur...

Oui bon...

25 mars 2008

Repérage - Lost&Found 1


Deux trois images qui viennent en écho de ces kilomètres parcourus...
Des images et des mots.

Observé dans un restaurant le dimanche de Pâques, un couple assez triste qui ne parle pas et comme en cette journée spéciale le chef cuisinier a pris des vacances, son second révèle ses lacunes et le service prend du retard. Les serveuses ne savent plus comment calmer la colère de monsieur qu'on sent fulminant. Il n'est pas vieux et con, il doit juste avoir trente ans, mais il est déjà fini... Et en face de lui sa compagne se rapetisse sur sa chaise, espérant que le bouchon ne va pas sauter. Elle sent bien que chaque intervention des serveuses, loin d'apaiser la colère du mâle, l'attise, la couve.

Ils ont fini par recevoir leurs plats, ils ont mangé rapidement en silence, tout comme ils avaient attendu en silence durant 45 minutes. Les couples qui n'ont rien à se dire ne devraient pas courir le risque de s'exposer dans un restaurant où la cuisine ne parvient pas à suivre.

Par extension se pose la question des solitaires prisonniers de ces établissements qui se languissent et ne parviennent pas à vous servir votre schnitzel en temps voulu. Que faisaient ils les solitaires quand les portables n'existaient pas ? Sans doute faisaient-ils comme les couples qui n'ont rien à se dire, ils regardaient les mouches voler.

24 mars 2008

Repérage 5 - Grindelwald


A la recherche d'une éclaircie, à la recherche des sommets, à la recherche du grand air...
Finalement ne rien voir, ne rien apprécier, se sentir froid, mouillé, et rentrer dans la panda des neiges à 60 sur l'autoroute.
brrrr

23 mars 2008

Repérage 4 - Freiburg Im B.


La route miroir surgit devant vous après une averse de neige. La journée fut maussade et froide mais le soleil parvient enfin à percer, évidemment à cet instant précis, cela ressemble à de la magie bien que ce soit totalement atmosphérique et banalement justifiable. Cette étape touche à sa fin, la besace est pleine, la mission remplie. Penser à acheter du lard de la forêt noire au marché ce matin.
Bonnes Pâques.

22 mars 2008

Repérage 3 - Rhinau


Premier jour du printemps, avaler les kilomètres en longeant le Rhin du nord au sud, du sud au nord, le traverser tantôt par viaduc, par bac ou en franchissant un barrage qui finit en Heim. Jouer à cache cache avec le fleuve. Prendre la neige, le vent et les rafales de pluies sur le pare brise en écoutant france inter qui consacre une journée à mai 68. Arrêter la voiture pour prendre un repère kilométrique, se retourner et tomber sur cette vierge dorée sur sa colonne au milieu des nuages noirs, et trouver que cette lumière lui va à ravir. Faire une photo juste parce que c'est juste.

21 mars 2008

Repérage 2 - Freiburg i. B.


Réaliser 250 photos par jour et ne pas avoir l'impression d'avoir une seule fois eu l'intention de réellement poser son regard sur ce qui se présente devant l'objectif.
Une multitude d'images réalisées par nécessité, réalisées sous l'emprise du désir d'un autre.
Définition encore erronée, puisque par définition si nous avions cette connaissance du désir de l'autre nous serions alors capable de porter un regard. Non, il s'agit de rencontrer le désir de l'autre à travers un avalanche de gestes inutiles.
Provoquer un désir, rencontrer un désir, par un jeu de miroirs numériques censés représenter l'espace, le temps, celui d'ici et de maintenant ou celui de la fiction, demain.

C'est un geste bien difficile.
Cela mériterait d'avoir le temps de regarder vraiment.

20 mars 2008

17 mars 2008

Flash back 5


Saint Pierre crucifié, Saint Paul flagellé et l'humour dans tout ça ?

Flash back 4


Il ne faut jamais confondre désir et désordre.
Les ruines d'un palais fastueux font-elles encore un palais ?

13 mars 2008

12 mars 2008

Flash back 1



Au buffet de la gare de Renens le café est imbuvable et la table en Formica.

10 mars 2008

A l'envers


il y a mille manières de voir le monde.
quand je suis près de toi, j'ai tendance à le voir à l'envers.

6 mars 2008

Pharmacienne Coiffeuse


Imaginez la pharmacie d'un quartier un peu chic, on se croirait dans un film de Jacques Demy, ça sent la Danièle Darrieux à plein nez, ça sent la musique de Michel Legrand, ça sent le décor en boiseries soignées sur fond de tapisseries mauvasses.
Et si comme moi en entrant, vous surprenez la pharmacienne avisée en train de conseiller une cliente sur les dernières teintures biologiques pour cheveux, tout cela vous semble trop beau pour être vrai. De plus la cliente porte des bottes brodées, qui collent tout à fait avec la musique qui n'est diffusée que dans votre tête sournoise.

Très vite votre entrée rompt le charme de l'instant, votre arrivée interrompt une conversation qui semblait jusqu'ici assez vive.

La dame aux bottes brodées semble avoir honte de parler en présence d'un étranger de ses racines toutes délavées.

Michel Legrand file en mode mineur.
La musique s'échappe en même temps que la cliente.
Adieu Jacques Demy.

1 mars 2008

Aéroport



Tiens, ils vont rentrer, c'est chouette de les retrouver.
L'avion est arrivé, je les imagine qui sillonnent les labyrinthes, fatigués.
En attendant, je remarque celui là qui s'endort sur son livre dans le hall des arrivées.
Pourquoi dormir dans le hall des arrivées ? Pour moi, on s'endort en attendant un avion qui ne part pas; rarement quand un avion n'arrive pas. D'autant que ce jour là de toute évidence, les écrans n'annoncent aucun retard, aucun vol annulé.
Alors serait-ce un usurpateur d'aéroport ? Un non voyageur ? Il attend et s'endort du côté des arrivées, car il sait très bien qu'on finirait par jeter dehors un passager qui ne part jamais côté départ. Par contre, comment reprocher à quelqu'un d'attendre désespérément un retour.

Un temps j'ai cru que j'allais attendre un retour moi aussi.

mais non...