28 avr. 2008

Le syndrome du cheveu dans la baignoire


Interlaken, déjà 900 kilomètres dans les pattes. Arrive l'hôtel où bien entendu seules 4 chambres ont été réservées alors que nous sommes cinq. Je ne me vois pas rentrer le soir même en train à Genève. Je ne me vois pas non plus dormir avec l'un de mes comparses... ni avec le réalisateur, ni avec l'assistant, ni avec la directrice de production, ni même avec mon pote Martin...

Travailler trop pour gagner plus c'est possible, travailler trop et passer pour un con, non... Donc on finit par me filer une chambre à moi aussi. Une chambre où la salle de bain est plus grande que la chambre. Et si on reconnaît la surface de la lune aux cratères qui la vérolent, on reconnaît cette salle de bain au carrelage jaunasse qui l'habille. Un carrelage qui malgré lui me rappelle l'hôpital où maman a séjourné quelques semaines. C'était la même esthétique, le même carreau de je ne sais quelle matière, de je ne sais quelle dimension, un carreau d'un jaune improbable, jaune qui se lavesans doute uniquement à la javel...

J'ai l'impression d'être dans un sana. J'ai l'impression d'être malade. Mais bon... Anomalie soudaine, je trouve dans la baignoire un cheveu. Un cheveu long, un cheveu de femme. A plus de 100 euros la chambre, tarif officiel, je me dis que c'est une sacré trouvaille. Le cheveu peut appartenir à une femme de caractère et de qualité, ou alors simplement à la femme de chambre qui l'aura perdu par inadvertance. Ce cheveu recroquevillé sur l'émail de la baignoire me rappelle cette explication hautement improbable qui justifiait le port d'un bonnet de bain pour les filles. Je me souviens que les filles devaient porter un bonnet de bain, car leurs cheveux longs flottant au fil de l'eau chlorée de la piscine, se révélaient de tranchantes armes pour les plongeurs des 3 mètres... J'ai toujours essayé d'imaginer un plongeur coupé en deux car il avait touché à la surface de l'eau un cheveu long, blond, si tendre quand on le regarde, si cruel quand il flotte dans l'eau.

La vie est ainsi faîte, elle ne tient qu'à un fil.


27 avr. 2008

Repérages détendus


Nos professions suscitent un vif intérêt et souvent un éclair de jalousie, ce, sous prétexte que nous côtoyons des personnes dont le nom, et parfois le talent, sont reconnus. Mais si travailler pour quelqu'un dont on estime la compétence est en soi plutôt positif, il n'en demeure pas moins que l'échange quotidien demeure au niveau du faire -le travail direct - et n'accède que rarement au niveau du sens. Tout comme l'ouvrier plombier ne demande pas à son patron pourquoi il a embrassé la carrière de plombier, l'ouvrier cinéaste ne veut savoir du réalisateur que l'endroit où il veut poser sa caméra, mais n'évoque quasiment jamais le pourquoi il veut la poser là. Tout demeure bien plus trivial. La seule chose dont on se souviendra après coup, ce sont quelques anecdotes et cette vague impression d'avoir été là, malgré tout. C'est donc essentiellement dans ce que nous serons à même de raconter de cette journée de travail que se situe l'intérêt de cette entreprise, sommes toute fort banale.

Mais la saveur singulière de cette journée là tient au fait qu'il faisait beau et que tout le monde fut de très agréable composition.

26 avr. 2008

Repérages Rendus 2


Quand on dit "L'émoi ne passera pas", ça ne veut pas dire que les mois ne passent pas, mais que l'émotion reste là nichée tout au fond de soi. Surtout quand les messages arrivent, surtout quand quelques mots ravivent, un peu de ce doux rêve là, auquel ma foi on n'a plus droit.

En l'occurrence les mois passent, et la fumée, elle, ne me manque pas.

Café à Strasbourg en attendant l'équipe.

25 avr. 2008

Repérages Rendus


Chambre d'hôtel très chic à Strasbourg après avoir commis un acte de grivèlerie par omission.
Faute avouée à demie pardonnée, après avoir dûment relevé mes coordonnées, les caissières de la station service de l'autoroute m'ont laissé reprendre la voiture sans appeler les gendarmes. Il faut dire qu'elles étaient très préoccupées, les lumières de la piste ne s'allumaient pas. Une station service dans le noir, c'est bien plus angoissant qu'un client sans argent.

Fin des Visions 08


Retour à la case maison, les souris ont profité de mon absence pour laisser un petit tas de poussière derrière la porte de la cuisine et tant d'autres images que je ne suis pas encore sûr d'avoir pu décoder l'ensemble de ce puzzle. Cet espace fut donc en mon absence, le jouet de minipouces, de lutins, de fées malicieuses. J'avoue avoir été complice et la photo de la photo est une preuve ou un indice supplémentaire.
Après le jeu de piste en images, il y a eu l'image de Sarkozy à tous les étages, je me suis endormi... signe que de toute évidence, il atteint quand même son objectif. Penser et réfléchir dans quelques temps à l'utilisation d'une grue dans les salons de l'Elysée. Finalement en terme de mise en scène, celui qui voulait se montrer sincère adopte les artifices les plus grossiers du divertissement. Loin d'être rassurant ou solennel, il était fidèle à lui-même rouge et or, et petit dans le cadre derrière cette grande table improbable.
Retour à la case maison, avec le souvenir et encore en moi la belle énergie de rencontres savoureuses sur fond rouge. Rencontres durant lesquelles se confirme l'adage disant que parfois on aime les auteurs plus que les films et vice versa. Parfois c'est aussi dans le public que ça se passe, ou alors durant les nuits qui se finissent au petit jour.
Je ne regrette pas d'avoir donner de l'énergie pour ce festival adolescent.

pour la photo, la photo photographiée est de miss R.
© rozenn quere
http://www.flickr.com/photos/querozenn


10 avr. 2008

Busy Busy


Visions approche à grand pas...


notez que "j'ai la larme à l'oeil" peut juste signifier "je garde un oeil sur le réveil"... par contre dans je pue des pieds il y a rarement un double sens...

Ouais... la pluie ça mouille, c'est la fête à la grenouille et je commence à grenouiller sérieux. :-)

6 avr. 2008

Le syndrome du canard en porcelaine


Autrement appelé le syndrome du bouton sur le nez et dont on pourrait ici tenter de donner la définition.

Achetez par hasard un canard en porcelaine, parce que vous le trouvez joli qu'il a du caractère et qu'il représente à vos yeux le souvenir d'un moment singulier. Exposez-le chez vous pour garder en mémoire toutes les émotions qu'il incarne. Ayant constaté l'importance accordée à cet objet, vos amis penseront satisfaire vos penchants, en vous offrant à leur tour des canards, enclenchant à l'insu de votre plein gré le processus dévorant de la collection.

Donc, quitte à passer pour un fétichiste, je sens que la série des bottes n'est pas prête de se tarir. Quel rapport avec le syndrome du bouton sur le nez ? C'est bien simple, quand on en a un, on remarque immédiatement tous les gens qui en ont aussi, chose qui d'habitude nous laisse indifférent.

ps : je ne collectionne pas les canards.