31 mai 2008

Cliché charcutier



A force, on ne voit plus le paysage...

Freiburg im Breisgau...

Pèlerinage mensuel ?

29 mai 2008

T'as pas vu passer un ange ?



« Mon propos est la réunion entre les mondes visibles et invisibles, la photographie me permettant de pervertir les modes de perception parmi ceux qui voient et ceux qui ne voient pas. » Evgen Bavcar, photographe.

La rencontre était prévue, préparée, attendue. Alchimie de trois individus mis ensemble suite à de multiples concours de circonstances, je passe les détails. Si miss Rozenn est la spécialiste des questions curieuses et incisives, à la fois candides et pertinentes, je reste quant à moi parfois sur la réserve et demeure à la surface des choses, à croire que je (me) coule dans le moule protestant genevois façon : Ne dérangeons pas le silence et les secrets qui dorment.

Heureusement Monsieur Evgen ne manquait pas d'interrogations et d'anecdotes sur les oiseaux, la propreté helvétique, Musil, Calvin ou les couteaux suisses mais certaines de ses questions furent particulièrement déroutantes. Tout à coup, l'expression "pervertir les modes de perception parmi ceux qui voient et ne voient pas" mise en exergue de l'une de ses bio express qui traînent sur internet me sembla assez juste.

Comment dois-je expliquer à un aveugle où est Carouge, la cathédrale ou le jet d'eau par rapport à l'endroit où nous sommes en train de manger ? "A votre droite, à votre gauche, derrière vous..." Cela ne veut rien dire pour moi qui ne visualise certainement pas l'espace de la même manière. Mais j'imagine que monsieur Evgen établit une géographie intérieure, liée à une perception personnelle de cette ville ou alors il a inventé un gyroscope intérieur, un bijou de technologie, qui lui permet de placer les choses de manière fiable. Mes réponses évasives ou imprécises pourraient cependant brouiller sa carte, fusiller son Gps. Honte à moi.

En même temps, il me semble que je fais appel au même GPS lorsque je parle d'une ville où je ne suis pas retourné depuis longtemps, je cherche avec mon interlocuteur à visualiser les quelques lieux clés auxquels je suis attaché et j'essaye de définir virtuellement l'endroit dont on me parle par rapport à ceux dont je me souviens. Je ne sais pas si vous voyez vraiment ce que je veux dire... enfin...

Finalement, si nos discussions ont clairement réveillé les notions de gyroscope ou de gps, c'est uniquement lié au fait que d'une manière exacerbée, monsieur Evgen demande que l'espace lui soit décrit. Et aucun d'entre nous ne doit au quotidien décrire aussi simplement et efficacement l'espace qui l'entoure. Ainsi par des questions simples, monsieur Evgen insinue entre moi et l'univers un brin de décalage.

Au cours de la soirée, Monsieur Evgen a avoué aimer les expériences depuis sa plus tendre enfance. Il se souvient du temps où il jetait les chats d'un peu haut pour les voir retomber sur leurs pattes. Avant l'accident de ses 12 ans, Monsieur Evgen a eu tout comme nous du plaisir à torturer le réel pour éprouver d'un regard sa complexité, jouir de son mystère. Aujourd'hui, ce jeu cruel ne l'amuserait guère, mais il lui reste les questions. Ainsi il peut toujours analyser les capacités de rétablissement de ses interlocuteurs, quand il provoque leur capacité à voir le monde à sa manière.

26 mai 2008

24 mai 2008

Piqûre de Rappel


Si on remettait le tuba au centre comme le 2 décembre à Nernier ? (voir archives)

L'apostrophe de monsieur Focusmatic fera peut être mouche, mais le temps passe trop vite avec les Monofocus...

http://www.myspace.com/monofocus

22 mai 2008

Suicide de Printemps



Un suicide collectif de pétales de pivoine a suscité l'effroi d'une secrétaire émotive. En découvrant la scène, la jeune femme anxieuse n'osa se saisir du combiné pour appeler les secours, craignant de déplacer les corps encore chauds des victimes. Elle était pathétique et totalement désoeuvrée, elle sentait monter en elle le chagrin d'un printemps qui déjà se transforme en été.
Cette année, les lilas étaient pâles dans nos jardins, tout comme le visage livide de cette ingénue un peu trop sensible. Bouleversée, elle voudrait se réfugier dans les bras d'un homme, qui évidemment en cet instant précis ne répond pas à ses appels. Bien décidée à noyer son chagrin sur une terrasse ensoleillée, elle finit par quitter cette pièce qui sent la mort.
A l'extérieur, la vie s'offre à elle sous ses plus beaux atours, l'aidant à effacer ce souvenir morbide. Elle s'adonne alors à ses penchants coupables, souriant et flirtant avec des inconnus, acceptant les verres offerts et les propos futiles de mâles qu'au fond elle méprise. En fin de soirée, elle les insulte tous, les quitte en titubant et ivre de désespoir, elle se souvient alors des pétales de pivoine, éphémères beautés qui, tout comme elle, se sont trop vite fanés.
Elle pleure, elle pleure au milieu de la ville, dans une rue endeuillée et chacune de ses larmes puent l'alcool...
Au fond, ce sont des gouttes d'eau de vie.


A lire avec la voix de F Mitterand ou de MC Martin.

18 mai 2008

Temps révolus



Photo réalisée à Pâques dans un hôtel de grand luxe au coeur d'une station Bernoise.... Encore du recyclage d'image passée, non que je ne parvienne à documenter l'ici et le maintenant, mais à force de préparer la migration vers une nouvelle architecture informatique de ma vie, je suis contraint de faire un peu d'ordre dans les archives.

Et au fond, comme tout le monde, j'adore remuer la poussière......

sans jeans et sans téléphone.

16 mai 2008

D'hommage



Nous avons pris le temps l'autre jour de revoir ces photos de "vacances" en Italie. Il n'avait déjà pas trouvé très "normal" que je sorte mon appareil dans un cimetière. Pourtant j'étais assez "fasciné" je l'avoue, par cette manière très différente de la notre de considérer la mort, les tombes, l'après. Nous étions arrivé de nuit dans ce village et ce cimetière dérisoire semblait animé de milles lumignons, j'ai cru qu'il s'agissait d'un soir particulier, un soir où tout le monde pense à donner de la lumière aux âmes errantes.

Alors en repassant le lendemain devant le cimetière, j'ai imposé une visite de l'endroit. Je me suis alors rendu compte que les bougies merveilleuses de la veille, étaient en fait d'électriques subterfuges. J'aurais dû aller au bout de l'enquête et vérifier si les survivants venaient au moins changer les piles ou si le système était géré par un réseau collectif. Je n'ai pas fait attention. Mais j'ai aimé cet endroit accroché au dessus du lac. Et j'ai aimé cette naïveté romantique qui me laisse croire que les veuves, les veufs viennent chaque soir prier et éclairer la tombe de leur époux.

Malgré la déception, dans la lumière pâle de ce matin de mars couvert de mimosas, se sont imprimées en moi l'humeur et la couleur de cet endroit où je n'ai pris que trois photos, pas davantage car l'intérêt que je portais à ces tombes le mettait mal à l'aise. Et l'autre jour, il a eu la même réaction, la même remarque... "je ne comprends pas ce qui t'intéresse là dedans."

En passant ce soir devant le monument du consulat français, j'ai constaté qu'ils avaient ôté les couronnes défraîchies du 8 mai. Moi non plus, je ne comprends pas ce qui m'intéresse là dedans...



ps: ce médaillon a quand même un goût de néo réalisme italien, et un petit goût de Ramuz...allez savoir pourquoi, le lys aussi est faux...

15 mai 2008

Nouvelle Religion 4


Et Un, Et Deux, Et Trois Zéro...

Ne me demandez pas ce que viennent faire les brésiliens là dedans,
encore moins le 8 mai... mai comme le Consul tardait à retirer ses couronnes, je me suis dit... que...
nous célébrions encore les fastes d'une gloire passée...

Ou quand les douloureuses défaites sont commémorées comme des victoires...

hum...

12 mai 2008

Nouvelle Religion 3



Il va falloir en manger à tous les repas, quitte à frôler l'indigestion.
Il va falloir ne manquer sous aucun prétexte, mâtines, messes et vêpres, pronostiques, matchs et analyses.
Il va falloir se confesser quand on manquera un penalty ou une touche, ni luxure, ni vanité.
Il va falloir que tout le monde respecte les règles.

D'ailleurs de nouveaux panneaux sont apparus en ville pour guider les pèlerins... Ainsi des données inédites sont enfin accessibles aux Genevois. On découvre sur l'un de ces panneaux, qu'à pied, il faut 60 mn pour aller de Carouge à la Gare... Je me demande qui a imaginé ces itinéraires, ou plutôt le meilleur chemin permettant au flot de supporters de quitter la ville, sans causer trop de tort aux riverains... et surtout sans démolir les trams et les bus... 60 minutes... à pied !

De nouveaux panneaux sont apparus en ville, je vous jure... Miss Rozenn a d'ailleurs trouvé le plus surprenant.

photo © Rozenn Quere. (avec légère adaptation Euro 08)

6 mai 2008

Nouvelle Religion 2



Cramponnez-vous...
Pour commencer, ne pensez plus à traverser la Plaine, toute acquise à la cause du ballon rond, un véritable camps d'incarcération provisoire s'y prépare pour supporters en mal d'émotion. A moins qu'ils ne s'imaginent entasser là en plein soleil ceux qui à ce sport n'offrent pas leur dévotion...

Il est né le divine enfant... mais c'est pas dit que tout cela ne soit pas dans la douleur.


Cette nativité vous est gracieusement offerte par Elise GdB.

4 mai 2008

Nouvelle Religion 1




Le pélerinage va pouvoir commencer, les symboles forts sont bien en vue au dessus de la rade. On a dépoussiéré les temples et les marchands nous vendent à prix d'or les ex voto contemporains. Les médailles des Saints modernes s'échangent déjà avec frénésie, les croyants avides collent avec plus ou moins de soin sur le papier glacé de leur album collector les icônes de ces martyres venus de toute l'europe. S'efforcer de récolter une vraie relique, parmi tous ces faux semblant...

"Glorification de l'Eucharistie" par Bonaventura Salimbeni à voir à Montalcino
original à voir ici
http://www.save-san-pietro-montalcino.com/Salimbeni.JPG

Toute suggestion bienvenue pour poursuivre cette série...