12 oct. 2008

La bourse


Vu que j'étais dans le quartier et que je passais droit à côté de la bête, j'ai exigé de faire le tour pour voir la façade... Mais bon, une fois qu'on la regarde dans les yeux, la bête n'inspire pas grand chose... C'est dur de la photographier, elle ne ressemble à rien... Voilà donc une photo qui ne raconte rien, sans intérêt alors que toutes les chaînes racontent les évolutions des cotations et glosent sur les réactions pro actives de nos gouvernements capitalistes libéraux qui n'en ratent pas une quand il s'agit de faire de la politique émotionnelle.

Mais qui évoque d'autres aspects de la crise actuelle ? Comme ce petit côté Blanche-Neige, métaphore convenue de l'infanticide. Les banques à trop jouer avec l'économie, leur plus bel enfant, ont fini par la tuer en rêvant qu'elle serait toujours plus grande, toujours plus belle. Face au cadavre de Blanche-Neige, nos chefs d'états, tels les sept nains, ont construit un cercueil de verre cher et délicat pour pouvoir préserver une image sans tâche du bonheur passé. Ils pleurent à son chevet en attendant un hypothétique prince charmant. Ils injectent de sérum bizarre ce corps putride, dans l'espoir de ressusciter la belle.

Comme tous les contes, celui-ci nous endort surtout que le prince charmant se fait attendre... Dans ce conte, Blanche Neige ne dit bien sûr plus "Miroir mon beau miroir, dis moi que je suis la plus belle", mais "Miroir, mon beau miroir, dis moi que je suis la plus prospère..." Manque de bol, voilà la récession.

Les sept nains qui étaient jusqu'ici des rats, trouvent soudain les moyens de claquer un pognon dingue pour faire comme si Blanche Neige vivait toujours... Quand on parle de radinerie des sept nains, c'était même jusqu'il y a peu du catastrophisme... Les caisses sont vides, le trou de la sécu, les retraites non payées, le système non vertueux, bref... Depuis que le trou de la Sécu fait 7 à 11 milliards d'Euro, c'est la catastrophe, mais quand Blanche Neige meure, on trouve bien plus de milliards à lâcher sur le terrain...

Y'a toujours une morale dans un conte... En faisant bailler le trou de la sécu, les sept nains ont encouragé les citoyens à épargner pour combler la faillite du système des retraites. Fortes de cet épargne, les banques ont joué de plus en plus et sans y penser... Tandis que les citoyens ne consommaient plus pour épargner, les banques brûlaient cet épargne en spéculant plus que de raison... résultat les 7 nains que les citoyens soutiennent de leur vote et de leur épargne, n'ont jamais bouché le trou de la sécu, par contre ils viennent sans sourciller au chevet des banques... Espérons qu'ils vivront très heureux et auront beaucoup d'enfants, mais gageons que le trou de la sécu se creusera un peu plus... histoire de ne pas nous laisser trop confiant... histoire de nous pousser à épargner un peu plus...

Ceci n'est ni de l'économie, ni un conte, juste une impression bizarre qu'il faut avoir confiance, vu qu'en fait ce n'est pas d'aujourd'hui que nous avons un doigt dans le cul.

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