L'art de la guerre

Un soldat sans bras est un soldat sans arme... 

L'enseigne

Selon Wikipedia :  "par comparaison au rock (musicalement plus radical, fréquemment moins politiquement correct dans ses textes), la Pop est plus consensuelle. Les artistes pop sont en général moins provocateurs."

En Suisse, le slogan du Pop, (parti ouvrier populaire) est "nos vies valent plus que leurs profits!" Les politiciens pop sont en général plus provocateurs... 

A la caisse

Penser à documenter ce qui ne l'est pas. Le Tapis roulant du supermarché et les commissions de l'homme qui vous précède. Chaque caddie raconte son histoire... Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?

Relique

Ainsi se présentaient autrefois les reliquaires dans les églises ou les cathédrales, dans les lieux saints où venaient en pèlerinage ceux qui avaient le devoir de croire. 

Aujourd'hui nous n'avons plus le devoir de croire en rien. Tout nous désole, nous sinistre. Tout nous rend juge de ce monde qui s'est modelé autour d'un savoir scientifique qui interdit l'appréciation de l'au-delà. 

Au musée de l'art brut, repose Saint Juste. 

Une oie blanche

L'expression "oie blanche" désigne une jeune fille naïve et niaise. L'adjectif "niaise" semble un peu désuet. On l'utilise encore au masculin, me semble-t-il.... Mais qui oserait dire à une jeune fille qu'elle est niaise... On lui conseille plutôt la pilule du lendemain ou d'aller consulter au planning familial... 

Qu'importe, une oie blanche s'est posée sur mon balcon et les putes du boulevard se rient de son innocence. Elles se rient aussi de ma crédulité. Evidemment. 

Macro

Quand on fait le point au premier plan, l'arrière plan est flou, mais n'en disparaît pas pour autant.

Manger du Nyon

Fin du voyage annuel. Scénographie du rituel sans anicroche, tout en prenant le temps de se laisser émouvoir, par des mots, des visages, des regards. C'est bien.

Le sens des affaires

 

Qui dit que c'est impossible ??? 

Après tout, la tour eiffel, internet, le jet d'eau... c'était tout aussi improbable... 

Donc... Disons que c'est juste "difficile"...

Mais il faut pouvoir mesurer cette difficulté... 

Comment faire... 

Nous pourrions acheter deux cactus. 

Ce serait moins rose, mais ce serait plus réaliste.

Après, celui qui se plante une épine dans l'épiderme sensible du doigt est censé demander à l'autre d'ôter cette douleur. Si ton regard perd de son acuité et que tu ne parviens pas à ôter l'épine.. Je resterai seul avec mon cactus... et avec ma douleur. 

Avec une aiguille chauffée à blanc,  je charcuterai la pulpe de mon doigt et finirai par ôter l'épine qui me meurtrit...

Je pleurerai sans doute en voyant mon sang s'échapper, mais j'aurai évacué, dans cette boucherie, tout ce qui me rappelait à ton souvenir. 

Vive les cactus prémonitoires.

ps : après personne ne t'oblige à toucher ce cactus pour un oui ou pour un non !

 

Déjà

Il me dit de ne pas écouter la petite voix intérieure.

Elle me dit de faire de mon mieux et qu'elle a confiance en moi.

Il me dit que sur Arte, on a tout montré.

Elle me dit que ce n'est pas à moi de décider.

Le chat me griffe.

Il me dit que ce n'est pas encore le moment.

Elle me dit, tu choisis toujours l'impossible ? 

J'ai la patience de croire à l'impossible, et l'amertume des échecs auto destructifs.

Elle soupire.

Je souris en attendant.

La dame timide

Lundi de Pâques, la dame qui est si pâle, détourne le regard quand on essaye de lui sourire. Elle est en promenade pas loin de la maison de retraite avec un filet sur la tête qui maintient le chignon qu'elle a mis en place avec soin pour ce jour de fête. La dame a son sac EPA qui date un peu. Elle a son envie de profiter du redoux. Elle regarde les garçons qui passent. Leurs manières l'intimident. Ils ont l'air heureux. Ils sont non loin d'elle dans la comédie du bonheur. Quand on est heureux le monde entier est un théâtre fabuleux. La connivence de ces garçons incommode un peu la dame blanche, alors plus tôt que prévu, elle se lève, et reprend le chemin de la maison de retraite. Elle passe tout près des garçons, l'un d'eux la salue. Elle jette un regard méfiant, rosit et répond dans un souffle en s'éloignant. Et intérieurement elle se dit... Ma foi, après tout, ils avaient l'air bien gentils... 

Pixels

    Quand on rencontre quelqu'un pour la première fois, on devrait le voir de manière indéfinie, le voir comme l'ébauche d'un corps, d'un visage. 

Au contraire, souvent on focalise sur la vivacité d'un regard, la finesse d'un grain de beauté, la délicatesse d'un sourire. Je te désire :  donc TU ES. Tu es tel que je t'attends, tu es tel que je t'espère, même si tu demeures humainement flou et  vaguement perceptible physiquement. L'acuité de mon désir, ma curiosité parviennent néanmoins à te donner une enveloppe charnelle ou psychologique. Or celle-ci, bien souvent, n'est qu'un miroir aux alouettes.

C'est quand on apprend à connaître les gens que leur image s'affine, que la définition se précise. Selon une amie, c'est pour cela qu'on désire moins ceux qui nous ont rendu baba. Une fois que l'on parvient enfin à faire la mise au point, on oublie le détail qui a retenu notre attention et l'on découvre la bassesse d'une âme... Quel étrange paradoxe ! Là où nous attendons du temps un travail de consolidation, il nous offre une mise à nue sordide. Après plusieurs mois, plusieurs années, je ne te regarderai plus avec la même passion candide, et mon désir se sera buriné, flétri...

 

Toi, pixel, je n'ai pas envie de te connaître davantage, si c'est pour faire une fois de plus l'expérience de la perte.

Viande ou Poisson

Ce soir samedi saint, toutes les sonnailles de l'église russe se sont mises à chanter sur des airs nouveaux, démentant l'idée que seule la résurrection pourrait leur rendre leurs bourdons. Mais avec le calendrier orthodoxe, allez savoir si nous sommes bien en phase de célébration. 

Plus tard, la nuit tombée, on croisait dans les rues les croyants de toutes les religions, juifs orthodoxes et catholiques dévots, rentrants en grappes vers leurs logis. Ici on arrive à croire en parallèle, à suivre les mêmes chemins sans être identiques. Voilà qui me rappelle qu'une femme inconnue m'a écrit une lettre manuscrite pour que je vienne à l'église... sans doute une autre église que celle où je passe parfois me recueillir à ma façon. D'ailleurs je n'ai pas respecté le devoir de carême. Mais je suis très reconnaissant à Dieu de m'avoir donné cette chance de vivre autrement la Passion. 

Pour la première fois de l'année des moustiques s'agglutinent au dessus de l'halogène. Comme souvent, je déplore leur sottise comme la mienne.

Qui a bu...

 La genèse façon marchand de vin de Genève... 

Découvert cette publicité sur les panneaux d'affichage de la ville, relecture savoureuse de la genèse... Ainsi le premier jour, oups, Dieu renversa son verre de vin et .... zouh, le monde fut créé... 

La terre comme un incident éthylique... que tous les alcolos se donnent la main pour inventer des mondes parallèles et créer des univers uniques ! Sur ces planètes beaujolais, bordeaux ou chianti, de nouvelles créatures s'enivreront en silence et créeront de nouvelles galaxies... Au fond, c'est sans doute pour cette raison que l'univers semble infini, si chaque verre de vin renversé invente un nouvel objet stellaire, l'espace nous réserve sans doute de belles surprises...  

Et si quelqu'un s'avise une fois encore de renverser un kilo de sel, sur une malheureuse tâche de vin rouge, rappelez lui que le monde n'existerait sans doute pas, si tout le monde faisait comme lui ! 

Majorette

Une voiture dorée garée sous mes fenêtres me rappelle le temps où les petites voitures tenaient une place importante dans ma vie... Il me semble que j'avais la même... 

Peut être que le propriétaire de celle-ci menait une vie très similaire à la mienne enfant. Seulement lui, au point de s'offrir pour ses trente ans, sa petite voiture préférée... en grand... 

Mobilier urbain

En période de crise, donnez à la rue un confort unique et offrez à vos citoyens la douceur d'un fauteuil en velours. Avec ses mousses et ses tissus traités contre la moisissure, votre fauteuil club sera bientôt le plus prisé.  Si vous n'êtes pas convaincu, faîtes le test comparatif, le fauteuil de rue passera bientôt dans votre ville ! Toutes les informations sur www.fauteuilderue.org

Une idée Suisse

C'est vrai que la rue est un bel espace d'exposition... Vu à Nyon, une vingtaine d'affiches sur le thème de la schizophrénie...  Quand la psychose s'installe en moi... Comment repérer la schizophrénie chez vos proches... De quel type de schizophrénie souffrez-vous...  

En ce début de printemps encore un peu timide, c'est l'expo idéale pour égayer les rues de votre ville... L'association qui en a eu l'initiative mérite tous nos encouragements ! Peut être que d'autres vont s'inspirer de cette merveilleuse initiative pédagogique... En phase de crise, affichons nos souffrances et sachons enfin de quels maux nous souffrons... 

iMort

iTunes invente le faire part commercial. Autrefois, il y avait la veillée, le deuil, le respect, la prière même parfois... Aujourd'hui, il y a la crise du disque et il semble plus urgent de profiter du buzz créé par le décès d'un artiste que de s'en tenir à une certaine distance respectueuse... Quel commercial a donné le feu vert pour que soit inclus cet encart dans la mailing list d'itunes, trois jours après le râle ultime de Bashung... 

Dear Apple, je suis impatient de savoir si au lendemain de la mort de monsieur Steeve J, votre vénérable inventeur, vous éprouverez le même empressement à nous refiler un iPhone ou un iTruc... J'imagine déjà le faire part commercial... Nous rendons hommage à ce génial créateur d'ordinateurs, il laisse des super bécanes derrière lui, toutes marquées d'une petite pomme... Profitez de notre promotion, tant que le corps est encore chaud... 

ps:   -20% pour ceux qui assistent à l'enterrement... 

pss : il nous a quitté sans S...  même si je n'ai pas de leçon à donner

Soleil de Printemps

Voilà enfin le premier soleil qui a une couleur printanière. Tout le monde l'a bien compris et les rues, les parcs, s'emplissent de familles au teint blafard. Ces rayons réchauffant leurs carcasses fatiguées par l'hiver leur donneront-ils l'énergie d'oublier la crise et de dormir sereins. 

Qui sait... En tout cas, un rayon de soleil n'a jamais rendu aux mégots écrasés leur lustre d'antan. 

Fin d'hiver

Ta façon d'attendre le bus, droit comme un piquet, sombre comme un notaire, avec ton chapeau de fin d'hiver qui te protège du vent froid qui souffle dans ces boulevards tandis que le soleil ose une timide apparition. Ta façon de scruter le bout de la rue, comme si un corbillard allait surgir, emmenant un plus vieux, emmenant un plus fier. Ta façon d'éviter le regard des autres car tu n'es pas vraiment là, tu fugues déjà dans ta tête et dans ta mémoire où perdure le souvenir de ta jeunesse. Tu ne te sens pas vieux, tu es là, c'est tout; mais ils te regardent comme un vieux. Et tu sens monter en toi l'impatience. Qu'arrive enfin ce bus, qu'arrive enfin l'instant qui te permettra de te soustraire à nouveau au temps.

Bredouille

Le soleil entre enfin dans son lit, son réveil est alors un délice. 

Pourtant chaque matin la lumière est autre. 

Il se découvre aujourd'hui pris au piège d'un nouvel ultimatum. Pourquoi agit-il comme une ombre ? Pourquoi se croit-il devenu invulnérable ? Pourquoi s'encouble-t-il toujours dans l'obstacle le plus évident, celui que tout le monde voit, celui dont tout le monde a peur ?

Une fois encore, il s'imagine dans la rue des Délices et c'est un peu d'horreur qui s'invite au festin du quotidien. Allez, noyez votre peur dans le temps, noyez votre corps dans l'attente, noyez votre envie dans l'espérance d'un lendemain qui chante.

Il jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus...